Ges­tion en­vi­ron­ne­men­tale des en­tre­prises

Comme les années précédentes, l’ASA a mené une enquête auprès des compagnies d’assurances dans le but de rassembler des informations pertinentes sur la gestion environnementale des entreprises. Les résultats fournissent des valeurs de référence sur la gestion environnementale des entreprises dans le secteur des assurances.

Pour faciliter la comparaison, les informations obtenues sont présentées sur la base d’équivalents temps plein (ETP). Il est difficile d’établir un comparatif avec 2020. En effet, au cours de l’exercice sous revue, un plus grand nombre d’entreprises contactées ont fourni des chiffres fiables et donc exploitables et certaines compagnies ont été en mesure de fournir des données et informations supplémentaires pour les années 2019 et 2020. Cela permet une meilleure évaluation des données de l’année précédente et explique les différences par rapport à l’analyse de l’année dernière.

Pour le bilan des gaz à effet de serre, différents paramètres sont quantifiés, tels que l’énergie de chauffage, l’électricité, l’eau, le papier et les déchets, ainsi que les kilomètres parcourus liés à l’activité de l’entreprise.

Avec leur nombre élevé de collaborateurs et leurs activités généralement orientées à l’international, les grandes entreprises pèsent davantage sur le bilan global que les petites entreprises. Il est donc satisfaisant de constater que les nouvelles compagnies d’assurances qui ont participé à cette étude au cours de l’exercice sous revue proviennent en particulier du cercle des petites et moyennes entreprises.

Bien que l’impact du secteur sur l’évolution du changement climatique se situe essentiellement au niveau de la gestion des risques, des activités relevant de son cœur de métier et des investissements, les compagnies d’assurances doivent absolument aussi surveiller leur propre empreinte écologique et veiller à son amélioration.

Afin de mesurer de manière transparente les progrès réalisés en matière de durabilité opérationnelle et de quantifier leur impact sur l’environnement, la plupart des compagnies dressent chaque année un écobilan. À cet effet, elles s’appuient d’une part sur la norme de l’Association pour la gestion environnementale et la durabilité des établissements financiers (VfU) et, d’autre part, sur la norme du protocole des gaz à effet de serre (GES ; Greenhouse Gas (GHG) Protocol Standard).

Les grandes compagnies utilisent là encore leurs propres normes, qu’elles appliquent à l’ensemble du groupe. Ces évolutions ont permis de renforcer la professionnalisation sectorielle du traitement de la gestion environnementale des entreprises.

Pour le bilan des gaz à effet de serre, différents paramètres sont quantifiés, tels que l’énergie de chauffage, l’électricité, l’eau, le papier et les déchets, ainsi que les kilomètres parcourus liés à l’activité de l’entreprise. La consommation primaire, mesurée en différentes unités (kWh, m3, km, etc.), est convertie par chaque entreprise en équivalents CO2 à l’aide de facteurs prédéfinis. Il est ainsi possible de comparer l’importance de la contribution d’une consommation individuelle à l’effet de serre.

Bilan des gaz à effet de serre

S27_Empreinte_carbone

Tendance légèrement reculé : depuis 2019, l'empreinte par poste à temps plein a diminué en moyenne de 16 pour cent.

L’empreinte carbone par poste à plein temps a légèrement reculé de 2 pour cent par rapport à l’année précédente. Depuis 2019, l’empreinte par poste à plein temps s’est repliée en moyenne de 16 pour cent, même si cette tendance a légèrement marqué le pas entre l’année précédente et l’exercice sous revue. Cela prouve que les compagnies ont bien pris des mesures pour améliorer leur bilan carbone et qu’elles s’efforcent de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, la pandémie a de nouveau pesé lourd dans la balance en 2021 et constitue, outre les mesures prises par les entreprises, l’une des raisons essentielles au net recul des chiffres.

S28_Valeurs_relatives_équivalent_temps_plein_ETP

Afin de mesurer de manière transparente les progrès réalisés en matière de dura-bilité opérationnelle et de quantifier leur impact sur l’environnement, la plupart des compagnies dressent chaque année un écobilan.

Consommation d’énergie des bâtiments

La consommation d’énergie des bâtiments a diminué d’environ un tiers au cours des trois dernières an-nées. En 2021, elle s’élève à 3309 kWh par équivalent temps plein. Parallèlement, la part d’électricité ache-tée provenant d’énergie renouvelable a légèrement augmenté de trois points de pourcentage par rapport à l’année précédente. Bien que l’année 2021 ait enregistré davantage de journées nécessitant du chauffage, la consommation d’énergie de chauffage a également reculé de dix pour cent par rapport à l’année précédente.

Les grandes entreprises en particulier se sont davantage équipées d’installations produisant leur propre énergie renouvelable pour chauffer et refroidir leurs bâtiments.

Cette baisse s’explique, premièrement, par le fait que les entreprises ne cessent de moderniser leurs immeubles de bureaux et deviennent moins consommatrices d’énergie. Deuxièmement, les grandes entreprises en particulier se sont davantage équipées d’installations produisant leur propre énergie renouvelable pour chauffer et refroidir leurs bâtiments. Seulement une partie de cette énergie autoproduite est prise en compte dans les écobilans des entreprises.

La consommation d’eau, de papier et de déchets poursuit son repli de manière nette par rapport à 2020 ; toutefois, aucune information n’est disponible sur la mesure dans laquelle les chiffres tiennent compte de l’externalisation de ces postes de consommation vers le travail à domicile. Les déchets enregistrent la plus forte contraction avec une réduction de 45 pour cent.

 

Déplacements professionnels

En dépit des légères mesures d’assouplissement prises en Suisse dans le cadre de la pandémie de coronavirus, les déplacements professionnels ne sont pas revenus au niveau de 2019. Il est réjouissant de constater que les émissions poursuivent leur mouvement à la baisse par rapport à 2020.

Il est réjouissant de constater que les émissions poursuivent leur mouvement à la baisse par rapport à 2020.

Le trafic aérien affiche le plus fort repli, avec 17 points de pourcentage. Ce phénomène s’explique par la réduction des voyages d’affaires internationaux, notamment grâce aux progrès de la numérisation. L’orientation géographique des entreprises continue d’influencer le choix du mode de transport. Ainsi, les entreprises actives à l’international enregistrent naturellement une part significativement plus élevée de kilomètres parcourus en avion.

Constaté au cours de l’exercice sous revue, le transfert relatif des déplacements parcourus en avion vers la voiture et les transports publics permet de conclure qu’en raison de l’assouplissement des mesures de lutte contre la pandémie de coronavirus, les collaborateurs se sont à nouveau rendus plus fréquemment dans les locaux de l’entreprise et que le service externe a repris ses activités de conseil sur le terrain, chez les clients.

En matière de trafic automobile, les entreprises misent sur une réduction des émissions de CO2 par le biais de mesures variées. Celles-ci comprennent la réduction du nombre de véhicules dans le service externe, le recours à des offres d’autopartage (car sharing) comme Mobility, la mise à disposition de stations de recharge pour les voitures électriques ainsi que l’encouragement ciblé de l’utilisation des transports publics et du vélo.

Des conditions de travail flexibles et la suppression des trajets pendulaires (domicile-travail) qui en découle peuvent entraîner des économies supplémentaires de CO2.

 

Autres mesures

Outre le passage à des sources d’énergie renouvelables (par ex. l’eau des lacs pour le chauffage et la climatisation) ou à une production propre d’électricité, les immeubles de bureaux sont de plus en plus construits selon des normes de construction durables, comme Minergie par exemple.

Par le biais d’une compensation de leurs émissions, certains assureurs se positionnent d’ores et déjà sur le marché comme des entreprises neutres en carbone.

Cela contribue à la fois à une plus grande efficacité énergétique et à une préservation durable de la valeur des immeubles. Par ailleurs, dans un souci de préservation des ressources et de réduction des déchets, nombre d’entreprises renoncent au plastique et à la vaisselle jetable.

Par le biais d’une compensation de leurs émissions, certains assureurs se positionnent d’ores et déjà sur le marché comme des entreprises neutres en carbone. D’autres prévoient l’introduction de la compensation des émissions de CO2 en 2022. En outre, de nombreux assureurs s’engagent dans des fondations ou des associations et contribuent par ce biais également à la protection du climat, comme au sein de la Fondation Suisse pour le Climat ou de CEO4Climate.