«La branche de l’assurance restera un employeur extrêmement attractif dans le futur»
Le secteur de l’assurance est en pleine mutation. Le comportement des clients évolue, de nouveaux besoins apparaissent. Tout cela se répercute sur les activités des compagnies. La branche a réussi à surfer sur la vague de la numérisation. Certes, le changement peut toujours être considéré comme porteur de risques, mais aussi comme porteur d’autant d’opportunités. En effet, l’effectif des collaborateurs ainsi que les bénéfices des entreprises demeurent stables, ceci à un niveau élevé.
Monsieur Walliser, la statistique sur les effectifs en personnel du secteur de l’assurance affiche des chiffres relativement stables depuis plusieurs années. A votre avis, comment vont-ils évoluer dans le futur?
Je suis convaincu que la branche de l’assurance en Suisse saura rester un partenaire fiable et, par conséquent, un employeur extrêmement attractif dans le futur. La transformation numérique ne manquera pas de se répercuter sur les modèles économiques et les métiers de l’assurance qui vont devoir s’adapter à la nouvelle donne; ces changements sont néanmoins porteurs d’opportunités, toutes aussi nouvelles que passionnantes. Non seulement, il n’y aura pas moins de travail, mais les tâches à accomplir seront surtout beaucoup plus complexes. Je suis absolument convaincu que le secteur de l’assurance suisse saura s’affirmer et saisir les opportunités offertes par la numérisation.
Je suis déjà fasciné par le nombre de métiers différents réunis au sein de l’assurance et impressionné par les possibilités d’articulation et de développement de carrière dans cette industrie. Le public n’a bien souvent pas assez conscience du fait que les assurances sont extrêmement proches d’eux et de leur vie quotidienne. Sur ce point, il nous faut absolument travailler à notre positionnement comme employeur et affirmer davantage notre présence.
Stephan Walliser, responsable des ressources humaines de La Bâloise Assurance, Suisse, membre du groupe de travail de l’ASA en charge des questions patronales.
Le marché du travail suisse est-il un marché attractif? Que devons-nous faire pour que la Suisse demeure attrayante ou le soit davantage?
Comme je l’ai mentionné au début de cet entretien, la numérisation est porteuse d’opportunités pour les entreprises. En tant que petit pays, nous avons dû depuis toujours nous montrer novateurs et flexibles. C’est ce qui fait notre particularité et notre force. Je pense que cela serait bénéfique pour nous tous, si nous nous montrions davantage téméraires et que nous osions tester de nouvelles choses, au risque de nous tromper. Bien évidemment, il faut alors savoir tirer les enseignements correspondants. Nous devons juste faire attention à ne pas vouloir régler trop de choses en même temps. Le monde du travail évolue tellement vite dans le sillage de la numérisation, que les lois n’arrivent pas à suivre. Nous ne devons pas contraindre les collaborateurs dans un corset trop serré et les freiner, voire les entraver dans leur développement. Cela nuirait à la capacité d’innovation de la Suisse et à l’attractivité de ses employeurs.
Les assureurs s’engagent en faveur d’une flexibilisation du temps de travail. Qu’est-ce que cela signifie pour les collaboratrices et les collaborateurs du secteur de l’assurance privée?
A notre époque, la flexibilisation du temps de travail est un besoin fondamental des collaborateurs. Je le constate tous les jours. Autodétermination, tel est désormais le mot magique. Le diktat des tiers est révolu.
Les collaborateurs «modernes» souhaitent combiner judicieusement leur vie professionnelle avec leurs loisirs et leur vie de famille. Ils se sentent entravés par les lois obsolètes de l’ère industrielle, elles manquent de flexibilité.
Je ne souhaite pas que la numérisation soit entendue comme synonyme de davantage de travail. Il s’agit bien plus de faire confiance aux collaborateurs et de leur offrir la liberté de pouvoir travailler lorsque cela leur convient le mieux tout en répondant néanmoins aux besoins de l’entreprise.