De l'art de bien or­ches­trer les su­jets par le biais de dif­fé­rents ca­naux

InterviewArchives06 novembre 2017

Karin Baltisberger dirige depuis 2015 la communication d’entreprise de la Mobilière. Avec son équipe de direction, elle a mis en place la newsroom et adapté l’organisation en conséquence.

1. Qu’est-ce qu’une newsroom et à quoi sert-elle?

La newsroom est notre plate-forme centrale de communication. Autour de notre table se retrouvent tous ceux qui s’occupent de communication, y compris le marketing et la communication sectorielle. Comme dans une salle de rédaction, nous nous retrouvons chaque matin pour discuter de différents sujets. Nous nous interrogeons sur ce qui se passe à l'intérieur et à l’extérieur de la Mobilière et nous sélectionnons les contenus qui pourraient être intéressants pour nos collaborateurs, nos clients ou l’opinion publique. Nous discutons de la dramaturgie de nos histoires et des médias les plus appropriés pour les diffuser. Enfin, nous orchestrons les thèmes via des canaux différents: notre magazine, l’intranet, les réseaux sociaux et via les événements que nous organisons.

2. Vous avez mis en place la newsroom de la Mobilière: comment avez-vous procédé?

Dans un premier temps, nous avons essayé d’identifier où se situent les problèmes de notre communication actuelle. De nos jours, nous sommes submergés d’informations à cause de la numérisation et de la diversité des canaux. Pour nous, en tant qu’entreprise, cela signifie que nous devons élaborer des contenus pertinents pour nos lecteurs afin de ne pas être noyés dans la masse. Auparavant, nous avions pratiquement une rédaction par canal qui tenait ses propres réunions et décidait librement du contenu exclusif de son canal. Nos forces étaient ainsi dispersées et totalement inefficaces. Au sein de la newsroom, les thèmes sont traités en profondeur. Une rédactrice prend un thème en charge et rédige l’ensemble du contenu, des messages Twitter de 140 signes aux longs reportages, pour que nous disposions de toutes les informations nécessaires sur le sujet considéré. Nous définissons des priorités et laissons de côté beaucoup de suggestions. Par ailleurs, nous nous demandons systématiquement ce que le destinataire perçoit réellement de toutes ces informations?

3. La newsroom fonctionne depuis bientôt deux ans: quels ont été ses succès? A-t-elle connu des échecs?

Une newsroom est simple à mettre en place; le concept a été élaboré en quelques semaines. Pour les collaborateurs, le changement a pris un peu plus de temps. Nous avons sous-estimé cet aspect au départ. Pourtant, nous avons très rapidement pu fêter nos premiers succès: nous avons réagi plus rapidement à des demandes importantes et nous sommes montrés plus efficaces. Désormais, nous ne nous contentons plus de réagir aux inputs, mais avons le temps de rechercher des contenus intéressants et de les approfondir. Nous structurons activement la communication de la Mobilière. Par ailleurs, nous jouons aujourd'hui sur toute la gamme des réseaux sociaux et récoltons des retours positifs des utilisateurs. Et comme nous procédons à une évaluation systématique de nos données, nous pouvons nous améliorer en permanence et mieux répondre aux attentes des destinataires. Nous sommes absolument convaincus de l’efficacité du concept de la newsroom.