Tour d’ho­ri­zon du sec­teur suisse de l’as­su­rance

ContexteArchives22 novembre 2017

Le marché suisse de l’assurance compte au nombre des 20 plus importants marchés du monde. Dans aucun autre pays, les dépenses en primes d’assurance pour la couverture des risques intérieurs ne sont aussi élevées qu’en Suisse. Avec une valorisation de 20 milliards de francs ou une contribution de près de 4% à la valeur ajoutée brute nationale, le secteur de l’assurance est un pilier important de l’économie suisse. Au sein du secteur financier, l’assurance occupe également une place non négligeable et contribue de manière déterminante à la diversification de la place financière.

Dernièrement, l’industrie suisse de l’assurance a connu plusieurs virages ayant conduit à une mutation structurelle très nette. Suppression des cartels, technologisation, révision du modèle économique après l’échec de l’idée de bancassurance ainsi que constitution du cluster de réassurances sont les grandes étapes de ce renversement. Au global, le secteur de l’assurance a bien surmonté cette mutation structurelle, comme en témoigne les fulgurantes améliorations de ses performances et de sa productivité.

L’année passée, l’industrie de l’assurance s’est élevée au rang des moteurs de croissance de l’économie suisse. Au regard de l’éclaircissement conjoncturel qui se dessine depuis le milieu de l’année 2013, la demande de prestations d’assurances ainsi que le potentiel des placements financiers devraient continuer d’enfler. BAKBASEL s’attend à l’affirmation d’un développement économique supérieur à la moyenne pour le secteur de l’assurance. Si la place Suisse préserve son attrait actuel, le cluster de réassurances à Zurich devrait également se consolider.

Ce rayonnement constitue l’une des principales conditions essentielles à l’émergence de diverses répercussions positives et d’opportunités nouvelles pour cette branche. Le fait que la Suisse se montre exemplaire en la matière ne s’explique pas uniquement par l’installation de nombre de compagnies d’assurances et d’instituts financiers renommés. Le cadre réglementaire fiable, la stabilité politique et économique, les infrastructures de premier ordre, la bonne accessibilité par les divers réseaux de transport ainsi que l’imposition concurrentielle parallèlement à un budget public solide, tels sont les principaux paramètres de l’attrait de cette place.

Le vivier de main d’œuvre qualifiée constitue aussi un facteur prépondérant lors du choix par les entreprises de leur lieu d’établissement. Avec son offre de formation de premier ordre et sa qualité de vie exceptionnelle, la Suisse est la mieux à même de répondre à ce besoin. La pénurie de main d’œuvre spécialisée en assurances s’aggravant au niveau international, les efforts ne devraient pas faiblir. Outre la préservation de ce rayonnement pour les individus, il est possible d’endiguer cette pénurie de personnel qualifié en renforçant de manière ciblée la formation initiale et continue du personnel local.

La branche observe avec inquiétude l’évolution de la réglementation spécifique à l’assurance. Selon la teneur du pendant européen au Test de solvabilité suisse (SST), Solvabilité II, une nette détérioration de l’attrait de la place Suisse est à craindre. Un grand potentiel d’opportunités réside dans la technologisation progressive de la branche, le changement climatique et la conquête de nouveaux marchés. Outre les pays en voie d’industrialisation (pour les réassureurs), un accord avec l’UE sur le commerce de services pourrait également constituer un véritable challenge. Toutefois, une telle ouverture du marché ne comporte pas uniquement des chances à saisir, mais aussi (du moins à court terme), des risques sous la forme d’effets de fusions d’entreprises.

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