Ex­posé Ueli Mau­rer

NewsArchives22 novembre 2017

Ueli Maurer
Conseils fédéral
Assemblée générale, 30 juin 2016
Neuchâtel

Seul le texte prononcé fait foi.
 

Ueli Maurer
Conseils fédéral
Assemblée générale, 30 juin 2016
Neuchâtel

Seul le texte prononcé fait foi.
 

De la liberté et de la responsabilité individuelle

Le conseiller fédéral Ueli Maurer a commencé son discours en déclarant que le secteur de l’assurance joue un rôle crucial pour la Suisse et son économie. Il a souligné l’importance des services, du travail et du fonctionnement économique de cette branche.

Au début de son discours, le conseiller fédéral Ueli Maurer a fait un petit retour en arrière: dès l’industrialisation, l’esprit pionnier et la responsabilité individuelle ont contribué à la construction et à la prospérité du pays. Ce sont les assurances – et non l’Etat – qui ont permis l’émergence des pionniers de l’industrie. Afin d’illustrer cette relation étroite, monsieur Maurer a cité l’exemple d’Alfred Escher, pionnier du chemin de fer, qui a également travaillé dans le secteur de l’assurance. Monsieur Maurer a insisté sur le fait que les assurances exploitent un secteur d’affaires rentable, utile et autonome. Il a ainsi fait le lien avec le présent, car à notre époque, empreinte d’incertitudes du fait de l’imprévisibilité des nombreux changements, nous avons besoin de sécurité. C’est pour cela que les assurances sont indispensables, mais c’est aussi pour cette raison que l’Etat doit être autonome.

Pour monsieur Maurer, le Brexit pose la question du degré obligatoire de centralisation et des degrés nécessaires en matière de responsabilité individuelle et de liberté. Cette question de fond se pose également en Suisse. Nous aussi, nous devrions nous demander quel degré de liberté nous voulons. Réclamer une protection casco complète, pas uniquement aux assurances, mais aussi à l’Etat, n’est pas sans risque. Monsieur Maurer en est ainsi arrivé au thème de la réglementation et a donc évoqué la loi sur le contrat d’assurance (LCA) et celle sur les services financiers (LSFin), toutes deux en cours d’élaboration. Il faut donc réfléchir au degré nécessaire en matière d'intervention de l’Etat. Au niveau international, monsieur Maurer constate un renforcement de la réglementation et pense que nous devrions surveiller attentivement ce phénomène. Car, ici aussi, il faut bien soupeser les dispositions réglementaires que nous souhaitons reprendre et la marge de manœuvre que nous entendons préserver. Le conseiller fédéral Maurer a déclaré que la Suisse est un Etat puissant: elle peut donc s’affirmer sans fausse pudeur. Pour lui, la question de fond est la suivante : quel degré d’intervention de l’Etat par rapport à quels degrés d’initiative individuelle et de responsabilité individuelle?

Le conseiller fédéral Maurer a évoqué le processus budgétaire du Conseil fédéral : l’Etat se voit confier de plus en plus de tâches, mais les ressources sont toujours les mêmes. Des augmentations d’impôts sont donc logiquement nécessaires. Monsieur Maurer a insisté sur le fait que nous devons vraiment nous demander ce dont nous avons besoin, car nous n’avons pas les moyens de tout assumer. L’Etat est investi d'un nombre toujours plus grand de missions qui pourraient tout à fait relever de la simple responsabilité individuelle. C’est tellement plus simple de dire que l’Etat doit tout prendre en charge. Monsieur Maurer a reposé la question de savoir ce que l’Etat devrait absolument faire, ce qu'il pourrait faire et ce qui relèverait de la responsabilité individuelle.

Il a terminé son discours en constatant que le risque de la réglementation est de plus en plus gros. Il a fait remarquer qu’il faut bien estimer les coûts induits avant de multiplier les dispositions réglementaires. Car non seulement la réglementation a un coût, mais elle ne résout pas toujours tous les problèmes non plus.

Pour conclure, le conseiller fédéral a mis en évidence l’adéquation optimale du secteur de l’assurance avec la pratique ainsi que son esprit pionnier, lesquels lui permettront, à n’en pas douter, de relever les défis à venir.